Greg Bear
Les romans de Greg Bear ont été ma première incursion dans la hard science,
un type particulier de science fiction dans lequel on retrouve des
détails extrêmement précis à foison, ainsi qu'une rigueur scientifique
assez déconcertante. En effet, chaque phénomène biologique est
présenté dans le moindre détail, ce qui donne souvent l'illusion de lire
un texte scientifique. Mais loin d'être ennuyeuse, cette façon d'écrire
permet d'apprendre énormément sur un domaine -ici, la biologie- tout en enrichissant son vocabulaire. Évidemment, je
ne vous recommande pas ces lectures si vous détestez tout ce qui a trait
à la science... En résumé, on peut dire que la hard science s'oppose
aux space opera tels que Star Wars, où les incohérences sont nombreuses, mais n'ont
aucune importance aux yeux des lecteurs, étant donné que la série est suffisamment passionnante pour que les fans ne tiennent pas compte de ces petites erreurs. (petit exemple : il n'y a
pas de son dans l'espace, vous ne risquez donc pas d'entendre les bruits
des canons lasers...)
Pour en revenir à Greg Bear, parlons des quelques romans que j'ai lus et qui m'ont initiée à cette branche très particulière de la
science-fiction.
Tout d'abord, L'échelle de Darwin,
dans lequel un étrange virus, un retrovirus (c'est à dire un
fragment de virus ayant fini par s'intégrer de façon permanente dans
l'ADN humain) se met soudainement à modifier de manière importante les
grossesses, ce qui mène la plupart des femmes à devenir malades ou à
donner naissance à des enfants non viables. Dans le même temps, des
archéologues retrouvent dans une caverne les momies congelées d'une
famille préhistorique : or, la femme présente des traces du virus
sévissant en Amérique, et l'enfant présent est moderne, alors que ses
parents sont du type cro-magnon...
Résultat de ce scénario improbable? La tension est présente tout le long du récit, qui nous tient en haleine pendant la lecture
- tout cela sans que le roman ne verse dans le sensationnel basique et barbant- et
on en apprend toujours plus sur la biologie, qui est un thème qui me
passionne. Ici, la science est au cœur du récit, et ne sert pas
uniquement de cadre. Malheureusement, la profusion de détails pourra en
énerver certains, de même que la nécessité de se référer au lexique à la
fin du roman. C'est pourquoi encore une fois, je vous conseille de ne
pas vous lancer dans ce genre de lecture si la science ne fait pas
partie de vos intérêts...
Ce roman possède une suite, Les enfants de Darwin,
que je n'ai pas lue entièrement. Pour moi, le premier tome se suffisait à lui-même, et j'espère que vous ne partagerez pas cette impression.
Le dernier roman de Bear à m'être tombé sous la main est La musique du sang, le développement d'une nouvelle intitulée Le chant des leucocytes.
Je vous avoue que le mélange de science et de poésie du titre m'a
beaucoup fait rire, mais il semblerait que Bear soit capable de nous
parler de changements biologiques dramatiques avec une écriture
remarquablement soignée. Pour le résumé, un savant sur le point de se
faire renvoyer pour mener des recherches hors-normes s'injecte le
produit de son travail directement dans le sang afin de le préserver. Mauvaise idée, puisque
des cellules intelligentes, fonctionnant comme des mini-ordinateurs doués de mémoire, vont remanier son organisme de fond en comble. Bien
évidemment, le phénomène s'avère très rapidement contagieux et le mal s'étend d'abord à travers l'Amérique avant d'envahir le monde à une vitesse
fulgurante... (Et oui, c'est un roman catastrophe).
Ici, pas de
lexique! Il faut se débrouiller seuls pour comprendre les passages les plus
complexes, et j'ai eu l'impression que M. Bear a quelque peu oublié que ses lecteurs n'étaient pas forcément des doctorants en biologie...
Mais bien que certaines phrases demandent une concentration assez
intense, le roman n'est pas lourd pour autant. Evidemment, les avis
peuvent différer.
Voilà pour la hard-science, qui est
définitivement un genre que j'ai envie d'explorer. A vous de me
conseiller des auteurs, ou de me donner vos impressions sur ces personnes qui
ont décidé qu'il était temps de mettre un peu plus de rigueur
scientifique dans la science-fiction...
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