Dan Simmons : Terreur


   
    J'admets que je vous apporte beaucoup de "terreur" en peu de temps (voir l'article précédent pour les retardataires), mais ce roman, parce qu'il a été un véritable coup de cœur, devait absolument figurer dans ce blog.
   Terreur rapporte l'expédition du capitaine Anglais John Franklin, menées aux alentours de 1856 à la tête des HMS Terror et Erebus, ayant pour but de trouver une route commerciale à travers les mers du Nord. Seulement, les voies maritimes du nord de l'Europe sont à l'époque extrêmement dangereuses et les deux navires ainsi que leurs équipages se retrouvent prisonniers des glaces. Les marins doivent alors survivre dans des conditions atroces : à l'absence de nouvelles des secours s'ajoute le scorbut, d'autant plus virulent que les aliments censés aider les marins se font rares...
    Dan Simmons a rajouté à cet événement historique une tonalité fantastique : la Terreur, une créature qui hante les terres arctiques et persécute les marins. Les hommes des deux HMS n'ont donc pas que le froid contre lequel lutter, et c'est aussi ce qui donne de l'originalité à cette histoire : on est loin d'un banal récit "d'aventure" vu et revu  dans lequel des personnages doivent survivre dans des conditions épouvantables en attendant du secours.
   Je tenais également à évoquer une scène très forte, qui est une superbe référence au Masque de la mort rouge d'Edgar Poe. Les marins perpétuent une tradition de bal de début d'année qu'avait déjà pratiqué Franklin lors de ses premières expéditions arctiques. Seulement, certains d'entre eux ont l'idée d'une décoration un peu particulière : une salle bleue, une pourpre, une verte, une orange, une blanche, une violette et une noire... Dans le roman, en fait de salle, les marins ont utilisé des tentures, mais l'effet est exactement le même! Quand la procession arrive dans la salle noire,  et que retentissent les douze coups de minuit au moment où deux marins déguisés en la Terreur se tiennent devant l'horloge...
    Le capitaine Franklin et son second Crozier doivent également faire face à deux marins quelques peu indisciplinés, ainsi qu'à l'étrange Lady Silence, une inuit à la langue coupée qui semble entretenir des liens assez particuliers avec la Terreur...
    Je préfère m'arrêter là avant de vous en dire trop. Retenez surtout que Terreur n'est pas une simple histoire de survie et que l'émotion et la tension sont présentes tout au long du roman. Le dépaysement est vraiment total et atteint son paroxysme avec les liens que fait Dan Simmons avec la culture traditionnelle inuit, la mythologie étant particulièrement mise en avant.

   Ne me reste plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture!

   

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