Blackout - Andreas Eschbach

  Il y a des romans qu'on emprunte en prenant tout juste la peine de lire le résumé, parce que le nom de l'auteur nous a fait de l’œil sur les rayonnages de la bibliothèque. Blackout est l'un de ceux-là, puisque si toutes mes lectures d’œuvres d'Andreas Eschbach n'ont pas fait fondre mon cœur de lectrice, cet auteur ne m'a jamais déçue.





Genre : Science-fiction/thriller
349 pages
Traduction : Pascale Hervieux
Parution : septembre 2011





Résumé de l'éditeur : 

Rejoignez la Cohérence.
Plus jamais vous ne serez seul.


Christopher est en fuite. Avec Serenity, dix-sept ans elle aussi, et son frère aîné Kyle, il traverse le désert du Nevada à la recherche du père de ses deux amis, Jeremiah Jones. L’homme se cache : ardent pourfendeur des dérives de la technologie moderne, il est recherché par le FBI pour attentats terroristes.
Mais Christopher lui-même est pourchassé et ses ennemis ont le bras long. Quel innommable secret détient-il pour que les moyens déployés contre lui dépassent toute attente en brutalité comme en sophistication? Il faut dire que Christopher Kidd n’est pas n’importe qui; à l’âge de treize ans, sous le pseudo de «Computer Kid», il a piraté le système bancaire international et plongé la planète dans le chaos économique.
C’est pourtant une menace autrement plus redoutable qui pèse aujourd’hui sur le monde. Les jours de l’humanité telle que nous la connaissons sont comptés.
Un thriller angoissant par l’auteur d’En panne sèche.

Mon avis : 

    Passé mon enthousiasme premier, j'avoue avoir un peu hésité. Ce thriller sur fond de piratage informatique avait un air de déjà mâché et remâché très peu engageant. J'ai malgré tout décidé de faire confiance à l'auteur pour le style et la créativité auxquels j'avais succombé dès le premier roman lu et, au bout de deux courts chapitres nous annonçant sans ménagement le rythme affolant sur lequel va être entraîné le lecteur, la surprise est arrivée. Non, Black out n'est pas du déjà vu. Toute l'histoire autour de cette mystérieuse Cohérence rend ce récit unique, et annonce une trilogie très prometteuse. 
Après En panne sèche et Jesus Vidéo, Eschbach s'attaque une nouvelle fois au thriller politique, ce qui avait refroidi mon envie étant donné que je ne suis pas friande de ce type de décor... Mais force est de constater que l'inventivité dont fait preuve la narration d'En panne sèche se retrouve dans Black Out. Les personnages principaux, bien que trois d'entre eux soient relativement jeunes - Christopher, Kyle et Serenity - portent une histoire complexe sur leurs épaules, dans laquelle ils nous embarquent avec une redoutable efficacité. 
    Christopher, avec son immense et précoce talent pour l'informatique contrastant furieusement avec ses habiletés sociales catastrophiques, est présenté comme le prototype de l'adolescent surdoué. Ce qui pourrait agacer certains m'a rendu le personnage très attachant dès le départ, d'autant plus que les circonstances du récit doublent notre jeune génie d'un hacker en cavale. Sa méconnaissance quasi-totale des relations humaines et le drame familial qu'il vit le rendent touchant et empêchent de manière habile Christopher de n'être qu'une caricature soit du surdoué, soit du criminel en fuite, ce qui n'était pas évident au premier abord, le récit nous embarquant dès les premières lignes dans la tentative effrénée de nos trois jeunes héros de fuir la Cohérence, dont Kyle et Serenity ne savent encore rien. On pourra souligner la qualité de la narration à ce sujet ; l'auteur nous jette dans l'histoire en ne nous livrant que quelques indices éparts, dont il faudra se satisfaire. Tactique qui fonctionne à merveille : c'est Christopher qui nous dévoilera les détails de son histoire, avec un suspense généré par les interruptions que l'oblige à faire la Cohérence,

Si je n'hésite pas à qualifier Black Out de série politique, c'est parce que tout au long du roman, une autre question se superpose à celle de savoir si Christopher va vaincre ou non la Cohérence : l'humanité va-t-elle trop loin dans sa connaissance et manipulation de l'informatique et du cerveau humain? Sans tenter de nous moraliser, Eschbach nous donne simplement quelques éléments de réflexion et d'imagination, appuyés par son récit, sous forme de Et si...

Les mots de la fin : 

    Andreas Eschbach nous offre une fois encore une bonne série de SF jeunesse, au pouvoir addictif qui n'a rien à envier à celui de sa série "martienne", parue quelques années auparavant. Le lecteur se laisse entraîner avec une certaine tension dans le récit et, malgré une fin de premier tome qui peut paraître un peu "facile", l'envie de connaître la suite se fait très vite ressentir.

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